Babylone, Yasmina Reza, Flammarion 2016, prix Renaudot 2016.
Yasmina Reza née en 1959 est une romancière et dramaturge française.
Le titre suscite le questionnement. « Le monde n’est pas bien rangé, c’est un foutoir. Je n’essaie pas de le mettre en ordre. »,cette citation du photographe de rue américain Garry Winogrand en exergue du récit condense la tonalité du livre. Jean-Lino rapporte un souvenir d’enfance, son père lui lisait toujours le même verset des psaumes, celui de l’exil où Babylone est mentionnée: « Aux rives des fleuves de Babylone, nous nous sommes assis et nous avons pleuré, nous souvenant de Sion. »
Babylone est un roman agréable à lire, aux nombreux dialogues, un récit surprenant parce que décalé, il s’apparente dans sa deuxième partie à un polar. L’histoire concentrée sur une soirée et une nuit se déroule dans le huis-clos d’un immeuble de la banlieue parisienne. Elle met en scène des gens ordinaires, de la classe moyenne, dont un couple recomposé, Jean-Lino et Lydie Manoscrivi, tous deux fantasques. Leur bonheur de façade explose en une soirée à cause des mots, de mots qui tuent. La narratrice, Elizabeth, ingénieure à l’Institut Pasteur, sexagénaire, mariée depuis des décennies à Pierre, professeur de mathématiques, partage avec son voisin Jean-Lino le goût des souvenirs d’enfance. Quand le drame survient, Elizabeth très confuse persévère durant un bon moment dans une ambiguïté que l’auteur ne juge pas. Elle tacle les concepts creux que sont le devoir de mémoire et le travail de deuil. Babylone est aussi un récit sur le temps qui passe : « Quand tu fais la gueule à vingt ans, c’est sexy, quand tu fais la gueule à soixante, c’est chiant. »
Et le début de l’histoire ?
Elizabeth qui a perdu sa mère depuis peu décide de faire une fête du printemps chez elle. Lydie Manoscrivi l’aide à installer les sièges. C’est une soirée de fête normale dans la joie, les cadeaux, les plats apportés par les invités. Les Manoscrivi sont en pleine forme. On se passe les photos de voyage apportées par les uns et les autres. On boit beaucoup. On rit de la mort.Jean- Lino parle beaucoup, il raconte un dîner aux Carreaux bleus avec Lydie et leur petit-fils, Rémi. Lydie adepte du New Age a posé de multiples questions au serveur sur le poulet servi. Puis Jean-Lino imite devant les convives le volètement des poulets. Lydie, humiliée, ne parle plus de la soirée…
Fanny Celsiana
Yasmina Reza née en 1959 est une romancière et dramaturge française.
Le titre suscite le questionnement. « Le monde n’est pas bien rangé, c’est un foutoir. Je n’essaie pas de le mettre en ordre. »,cette citation du photographe de rue américain Garry Winogrand en exergue du récit condense la tonalité du livre. Jean-Lino rapporte un souvenir d’enfance, son père lui lisait toujours le même verset des psaumes, celui de l’exil où Babylone est mentionnée: « Aux rives des fleuves de Babylone, nous nous sommes assis et nous avons pleuré, nous souvenant de Sion. »
Babylone est un roman agréable à lire, aux nombreux dialogues, un récit surprenant parce que décalé, il s’apparente dans sa deuxième partie à un polar. L’histoire concentrée sur une soirée et une nuit se déroule dans le huis-clos d’un immeuble de la banlieue parisienne. Elle met en scène des gens ordinaires, de la classe moyenne, dont un couple recomposé, Jean-Lino et Lydie Manoscrivi, tous deux fantasques. Leur bonheur de façade explose en une soirée à cause des mots, de mots qui tuent. La narratrice, Elizabeth, ingénieure à l’Institut Pasteur, sexagénaire, mariée depuis des décennies à Pierre, professeur de mathématiques, partage avec son voisin Jean-Lino le goût des souvenirs d’enfance. Quand le drame survient, Elizabeth très confuse persévère durant un bon moment dans une ambiguïté que l’auteur ne juge pas. Elle tacle les concepts creux que sont le devoir de mémoire et le travail de deuil. Babylone est aussi un récit sur le temps qui passe : « Quand tu fais la gueule à vingt ans, c’est sexy, quand tu fais la gueule à soixante, c’est chiant. »
Et le début de l’histoire ?
Elizabeth qui a perdu sa mère depuis peu décide de faire une fête du printemps chez elle. Lydie Manoscrivi l’aide à installer les sièges. C’est une soirée de fête normale dans la joie, les cadeaux, les plats apportés par les invités. Les Manoscrivi sont en pleine forme. On se passe les photos de voyage apportées par les uns et les autres. On boit beaucoup. On rit de la mort.Jean- Lino parle beaucoup, il raconte un dîner aux Carreaux bleus avec Lydie et leur petit-fils, Rémi. Lydie adepte du New Age a posé de multiples questions au serveur sur le poulet servi. Puis Jean-Lino imite devant les convives le volètement des poulets. Lydie, humiliée, ne parle plus de la soirée…
Fanny Celsiana