là d’où je viens a disparu, Guillaume Poix, Verticales, 2020 .
Guillaume Poix né dans le Rhône en 1866 est dramaturge et romancier.
Le titre fait écho aux vers de la poétesse Warsan Shire cités dans le roman :
« I do not know where I am going
Where I have come from is disappearing »
Warsan Shire née de parents somaliens réfugiés au Kénya a grandi au Royaume-Uni. Elle vit aux Etats-Unis.
Là d’où je viens a disparu est un roman choral qui dit la mondialisation et l’exil. Le récit se déroule de 2015 à 2019. L’auteur nous dévoile par petites touches, avec pudeur, l’histoire de ceux qui partent. Luis et Eva s’exilent avec Angéla leur petite fille pour fuir le harcèlement des gangs du Salvador, Litzy souhaite que son enfant naisse aux Etats-Unis, il aura une vie meilleure qu’au Salvador, Sahra, Somalienne, s’invente une vie aux Etats-Unis, Angie pleine de rêves, tente d’entrer en Europe. L’auteur donne aussi la voix à ceux qui restent, en proie à leurs questionnements et à leur imagination. Cette crise migratoire réveille des engagements opposés non exempts de motivations narcissiques. Jérémy, mal dans sa peau, milite dans une association d’extrême droite, agit dans les Alpes contre l’immigration clandestine alors qu’il fait par ailleurs des maraudes pour venir en aide aux sans-abris ; sa mère, Hélène, le coeur à gauche, documentaliste dans l’enseignement catholique, veut sensibiliser sur les disparitions de migrants et partant, retrouver ce fils qui s’est tant éloigné d’elle. Les drames de la séparation revêtent diverses formes dans le roman.
Le livre dit aussi la force de la connexion et de la médiatisation dans le monde globalisé. Les personnages ont des liens entre eux. Litzy, exilée aux Etats-Unis, est très touchée par la mort d’un enfant syrien de 3 ans dont le corps est retrouvé sur la côte turque. A la fin du livre, Marta, déplore l’usage fait de la photo du drame, cela fait naître une émotion abominable et inutile pense-t-elle, alors que ce qui est essentiel ce sont les questions qu’elle se pose sur ce drame, questions auxquelles l’image n’apporte pas de réponse.
Le lecteur à travers ces récits de vie inspirés du réel s’empare de personnages dont l’identité et l’histoire dépassent largement la fugacité de l’image que les médias nous livrent.
Fanny Celsiana
Guillaume Poix né dans le Rhône en 1866 est dramaturge et romancier.
Le titre fait écho aux vers de la poétesse Warsan Shire cités dans le roman :
« I do not know where I am going
Where I have come from is disappearing »
Warsan Shire née de parents somaliens réfugiés au Kénya a grandi au Royaume-Uni. Elle vit aux Etats-Unis.
Là d’où je viens a disparu est un roman choral qui dit la mondialisation et l’exil. Le récit se déroule de 2015 à 2019. L’auteur nous dévoile par petites touches, avec pudeur, l’histoire de ceux qui partent. Luis et Eva s’exilent avec Angéla leur petite fille pour fuir le harcèlement des gangs du Salvador, Litzy souhaite que son enfant naisse aux Etats-Unis, il aura une vie meilleure qu’au Salvador, Sahra, Somalienne, s’invente une vie aux Etats-Unis, Angie pleine de rêves, tente d’entrer en Europe. L’auteur donne aussi la voix à ceux qui restent, en proie à leurs questionnements et à leur imagination. Cette crise migratoire réveille des engagements opposés non exempts de motivations narcissiques. Jérémy, mal dans sa peau, milite dans une association d’extrême droite, agit dans les Alpes contre l’immigration clandestine alors qu’il fait par ailleurs des maraudes pour venir en aide aux sans-abris ; sa mère, Hélène, le coeur à gauche, documentaliste dans l’enseignement catholique, veut sensibiliser sur les disparitions de migrants et partant, retrouver ce fils qui s’est tant éloigné d’elle. Les drames de la séparation revêtent diverses formes dans le roman.
Le livre dit aussi la force de la connexion et de la médiatisation dans le monde globalisé. Les personnages ont des liens entre eux. Litzy, exilée aux Etats-Unis, est très touchée par la mort d’un enfant syrien de 3 ans dont le corps est retrouvé sur la côte turque. A la fin du livre, Marta, déplore l’usage fait de la photo du drame, cela fait naître une émotion abominable et inutile pense-t-elle, alors que ce qui est essentiel ce sont les questions qu’elle se pose sur ce drame, questions auxquelles l’image n’apporte pas de réponse.
Le lecteur à travers ces récits de vie inspirés du réel s’empare de personnages dont l’identité et l’histoire dépassent largement la fugacité de l’image que les médias nous livrent.
Fanny Celsiana
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