La preuve, Agota Kristof, Seuil 1988.
Agota Kristof née en 1935 en Hongrie, décédée en 2011 en Suisse, est une auteure suisse dont la langue d’écriture est le français.
La preuve fait suite au roman Le grand cahier, première partie de la trilogie La ville de K. .
La lecture de La preuve ne laisse pas indifférent. Le ton est aussi glacial que le régime totalitaire du pays dans lequel se déroule l’histoire. Des phrases très courtes, un texte économe, en font un récit très rythmé. Le livre évoque la noirceur d’un monde capable de moments lumineux, il dépeint despersonnages froids, cruels dont les éclairs d’humanité nous émeuvent. La preuve déroule des histoires d’enfants sans enfance et d’adultes victimes de la guerre et de ses bouleversements. Lucas, une « nature passionnée et tourmentée » est bourré de contradictions, on le dit « idiot », il agit comme un automate, dépourvu de toute morale et d’affects ; face à certaines situations le lecteur le découvre mature, généreux et sensible. Les livres mis à l’index et l’écriture jouent un grand rôle dans le livre : « celui qui n’écrira rien est un être perdu, il n’a fait que passer sur la terre sans laisser de traces » dit l’un des personnages.
Et le début de l’histoire ?
Le passage de la frontière est désormais interdit. Lucas,15 ans, vit seul dans la maison de grand-mère. Il voit un corps disloqué par une explosion, les soldats viennent l’interroger, il ne leur dit rien de l’homme qui voulait franchir la frontière.Son jumeau Claus (prénom anagramme de Lucas) est de l’autre côté de la frontière, dans le monde libre.5 ans plus tôt un obus a tué leur mère et leur petite sœur, Lucas en conserve les squelettes dans le galetas. Lucas jardine à ses heures, ilapporte des légumes au curé privé de ressources par le nouveau régime. Lucas gagne un peu d’argent en jouant de l’harmonica dans les bistrots où règne une ambiance d’après-guerre. La censure bat son plein, la vie de la bibliothécaire Clara dont il devient l’amant est éprouvante. Victor le libraire a perdu sa clientèle étrangère, Lucas passionné de lecture, lui rend souvent visite. Un jour, Lucas ouvre sa maison à Yasmine, en errance, et à son bébé difforme, Mathias, tous les trois cohabitent plusieurs années…
Fanny Celsiana
Agota Kristof née en 1935 en Hongrie, décédée en 2011 en Suisse, est une auteure suisse dont la langue d’écriture est le français.
La preuve fait suite au roman Le grand cahier, première partie de la trilogie La ville de K. .
La lecture de La preuve ne laisse pas indifférent. Le ton est aussi glacial que le régime totalitaire du pays dans lequel se déroule l’histoire. Des phrases très courtes, un texte économe, en font un récit très rythmé. Le livre évoque la noirceur d’un monde capable de moments lumineux, il dépeint despersonnages froids, cruels dont les éclairs d’humanité nous émeuvent. La preuve déroule des histoires d’enfants sans enfance et d’adultes victimes de la guerre et de ses bouleversements. Lucas, une « nature passionnée et tourmentée » est bourré de contradictions, on le dit « idiot », il agit comme un automate, dépourvu de toute morale et d’affects ; face à certaines situations le lecteur le découvre mature, généreux et sensible. Les livres mis à l’index et l’écriture jouent un grand rôle dans le livre : « celui qui n’écrira rien est un être perdu, il n’a fait que passer sur la terre sans laisser de traces » dit l’un des personnages.
Et le début de l’histoire ?
Le passage de la frontière est désormais interdit. Lucas,15 ans, vit seul dans la maison de grand-mère. Il voit un corps disloqué par une explosion, les soldats viennent l’interroger, il ne leur dit rien de l’homme qui voulait franchir la frontière.Son jumeau Claus (prénom anagramme de Lucas) est de l’autre côté de la frontière, dans le monde libre.5 ans plus tôt un obus a tué leur mère et leur petite sœur, Lucas en conserve les squelettes dans le galetas. Lucas jardine à ses heures, ilapporte des légumes au curé privé de ressources par le nouveau régime. Lucas gagne un peu d’argent en jouant de l’harmonica dans les bistrots où règne une ambiance d’après-guerre. La censure bat son plein, la vie de la bibliothécaire Clara dont il devient l’amant est éprouvante. Victor le libraire a perdu sa clientèle étrangère, Lucas passionné de lecture, lui rend souvent visite. Un jour, Lucas ouvre sa maison à Yasmine, en errance, et à son bébé difforme, Mathias, tous les trois cohabitent plusieurs années…
Fanny Celsiana