Rupture, Maryline Desbiolles, Flammarion, 2018.
Maryline Desbiolles née en 1959 à Ugine a notamment écrit La seiche,1998, Anchise, prix Fémina 1999, Machin, 2019, Le Goinfre, 2004, Ceux qui reviennent, 2014, le Neveu d’Anchise, 2021.
Rupture est un court récit, beau, dense et poétique, dans lequel le lecteur retrouve l’écriture exigeante de Maryline Desbiolles.
Le titre Rupture donne la tonalité du roman. Le nom « rupture » est à prendre dans toute sa polysémie : il y a eu avant Ugine, la rupture avec le Piémont, il y a la rupture de François alors âgé de 8 ans avec son père, un père qui disparaît, il y a la rupture de François avec Ugine, la ville noire, quand il part travailler à Fréjus, ville lumineuse, il y a la rupture avec Louise Cassagne qui ne donne plus de nouvelles, il y a la rupture avec l’innocence lors de la guerre d’Algérie, il y a la rupture du barrage de Malpasset et des centaines de morts. En cela, Rupture est un roman intimiste, un roman d’apprentissage ancré dans une réalité géographique et une époque, les années 1950, ses mouvements politiques, la guerre d’Indochine puis la guerre d’Algérie.
Le livre raconte le barrage de Malpasset de sa construction à la tragédie du 2 décembre 1959 à travers l’histoire de François, d’Ugine à Fréjus en passant par la guerre d’Algérie.L’auteure parle avec empathie d’un monde ouvrier aujourd’hui disparu, c’est un hommage à cette classe ouvrière des grands chantiers des années 1950.
C’est la grande époque des barrages. Après celui de Tignes, celui de l’Aigle en Corrèze, le chantier du barrage de Malpasset près de Fréjus commence. On embauche. René parti en éclaireur, est recruté et fait venir François, d’Ugine, comme lui. Les deux amis partagent une chambre, René est exalté, François taiseux, peut-être d’avoir été abandonné ,« trop de brouillard en lui ». Les ouvriers du chantier sont fiers de contribuer à la transformation de la région. Il y a les palmiers, la mer, le soleil. Une nuit, alors qu’il rentre seul à pied d’une bravade, François rencontre Louise Cassagne, « petite flamme blanche ». Louise obtient le bac, part faire médecine à Marseille. Le père Cassagne, le plus gros producteur de pêches de la région, est opposé à la construction du barrage de Malpasset, un site mal choisi, l’endroit du diable, le mauvais passage. François fait de plus en plus de photos, avoue à Louise le prénom que son père voulait pour lui : Augustin.Louise lui fait découvrir Le Grand Meaulnes…
Fanny Celsiana
Maryline Desbiolles née en 1959 à Ugine a notamment écrit La seiche,1998, Anchise, prix Fémina 1999, Machin, 2019, Le Goinfre, 2004, Ceux qui reviennent, 2014, le Neveu d’Anchise, 2021.
Rupture est un court récit, beau, dense et poétique, dans lequel le lecteur retrouve l’écriture exigeante de Maryline Desbiolles.
Le titre Rupture donne la tonalité du roman. Le nom « rupture » est à prendre dans toute sa polysémie : il y a eu avant Ugine, la rupture avec le Piémont, il y a la rupture de François alors âgé de 8 ans avec son père, un père qui disparaît, il y a la rupture de François avec Ugine, la ville noire, quand il part travailler à Fréjus, ville lumineuse, il y a la rupture avec Louise Cassagne qui ne donne plus de nouvelles, il y a la rupture avec l’innocence lors de la guerre d’Algérie, il y a la rupture du barrage de Malpasset et des centaines de morts. En cela, Rupture est un roman intimiste, un roman d’apprentissage ancré dans une réalité géographique et une époque, les années 1950, ses mouvements politiques, la guerre d’Indochine puis la guerre d’Algérie.
Le livre raconte le barrage de Malpasset de sa construction à la tragédie du 2 décembre 1959 à travers l’histoire de François, d’Ugine à Fréjus en passant par la guerre d’Algérie.L’auteure parle avec empathie d’un monde ouvrier aujourd’hui disparu, c’est un hommage à cette classe ouvrière des grands chantiers des années 1950.
C’est la grande époque des barrages. Après celui de Tignes, celui de l’Aigle en Corrèze, le chantier du barrage de Malpasset près de Fréjus commence. On embauche. René parti en éclaireur, est recruté et fait venir François, d’Ugine, comme lui. Les deux amis partagent une chambre, René est exalté, François taiseux, peut-être d’avoir été abandonné ,« trop de brouillard en lui ». Les ouvriers du chantier sont fiers de contribuer à la transformation de la région. Il y a les palmiers, la mer, le soleil. Une nuit, alors qu’il rentre seul à pied d’une bravade, François rencontre Louise Cassagne, « petite flamme blanche ». Louise obtient le bac, part faire médecine à Marseille. Le père Cassagne, le plus gros producteur de pêches de la région, est opposé à la construction du barrage de Malpasset, un site mal choisi, l’endroit du diable, le mauvais passage. François fait de plus en plus de photos, avoue à Louise le prénom que son père voulait pour lui : Augustin.Louise lui fait découvrir Le Grand Meaulnes…
Fanny Celsiana