A l’enfant que je n’aurai pas, Linda Lê, Nil, éditions, Paris 2010.
Née au Sud Vietnam en 1963, Linda Lê quitte en 1972 son pays pour la France où après des études à la Sorbonne elle publie de nombreux ouvrages principalement chez Christian Bourgois. En 2011, elle obtient le prix Renaudot pour A l’enfant que je n’aurai pas.
Dans un texte court, une soixantaine de pages, l’auteure nous livre une lettre dense, courageuse et belle qui s’apparente à une réflexion autobiographique. Elle déroule le cheminement personnel qui l’a conduite au refus de la maternité pour lui préférer la transmission.
L’enfantement serait pour la narratrice la meilleure des choses lui répète patiemment son compagnon S. Mais la narratrice préfère rester fille que devenir mère. Elevée par une mère puritaine « championne des valeurs bourgeoises » et un père « déclassé », elle craint de reproduire les défauts de sa mère. S. fantasme sa paternité. Cet idéal se heurte à celui de sa compagne incapable de se projeter dans des rituels d’une vie avec un bébé, craignant que son inspiration romanesque ne se tarisse. La mésentente dans le couple grandit. Après leur séparation, la narratrice sombre dans un état dépressif et reste convaincue qu’elle eût été une mauvaise mère, trop exigeante. Mais le fils qu’elle n’a pas eu finit, de façon immatérielle, par faire partie d’elle et elle agit de sorte que s’il avait existé, il eût été fier d’elle.
Fanny Celsiana
Née au Sud Vietnam en 1963, Linda Lê quitte en 1972 son pays pour la France où après des études à la Sorbonne elle publie de nombreux ouvrages principalement chez Christian Bourgois. En 2011, elle obtient le prix Renaudot pour A l’enfant que je n’aurai pas.
Dans un texte court, une soixantaine de pages, l’auteure nous livre une lettre dense, courageuse et belle qui s’apparente à une réflexion autobiographique. Elle déroule le cheminement personnel qui l’a conduite au refus de la maternité pour lui préférer la transmission.
L’enfantement serait pour la narratrice la meilleure des choses lui répète patiemment son compagnon S. Mais la narratrice préfère rester fille que devenir mère. Elevée par une mère puritaine « championne des valeurs bourgeoises » et un père « déclassé », elle craint de reproduire les défauts de sa mère. S. fantasme sa paternité. Cet idéal se heurte à celui de sa compagne incapable de se projeter dans des rituels d’une vie avec un bébé, craignant que son inspiration romanesque ne se tarisse. La mésentente dans le couple grandit. Après leur séparation, la narratrice sombre dans un état dépressif et reste convaincue qu’elle eût été une mauvaise mère, trop exigeante. Mais le fils qu’elle n’a pas eu finit, de façon immatérielle, par faire partie d’elle et elle agit de sorte que s’il avait existé, il eût été fier d’elle.
Fanny Celsiana