Métamorphose au jardin.
Le ciel bleu est trompeur, les gelées sont proches. De la fenêtre, je ne vois que lui. Il m’apparaît telle une monumentale sculpture, tronc carbone tortueux, rameaux entrecroisés, racines proéminentes entrelacées. Une imposante silhouette dénudée prête à affronter le froid et les grands vents. En dormance hivernale, le figuier est très frugal. Il peut paraître altier à qui le méconnaît, il ne l’est point. Sobrement, Il impose le respect, conserve, comme le vieil homme, l’essentiel, un squelette décharné, des nœuds stigmates des ans et de la rudesse de la vie. De rares oiseaux de passage se perchent fugacement sur ses tentacules. Il voisine avec l’olivier en fête, tout feuillu, porteur de fruits déjà noirs.
Je le revois l’été. Le figuier parade avec l’assurance et l’exubérance du jeune homme. On ne voit que lui, magnifié d’un feuillage vert cru. Sa frondaison inextricable étouffe le lilas. Mille figues violacées enchantent le jardin océanique d’une note ensoleillée et exotique. Frelons, guêpes, merles festoyent dans le feuillage. Bruissements. Le figuier, fidèle à Athéna, aime être dépouillé. Nous goûtons ses dessous ombragés. Quand le soleil est au plus haut, les petites écoutent, émerveillées, des contes, sous sa ramure vernissée. A l’aube, les pieds dans la rosée, je le salue et cueille avec la volupté d’une pécheresse, les fruits mûrs.
Ainsi va le cycle du figuier.
Fanny Celsiana
Le ciel bleu est trompeur, les gelées sont proches. De la fenêtre, je ne vois que lui. Il m’apparaît telle une monumentale sculpture, tronc carbone tortueux, rameaux entrecroisés, racines proéminentes entrelacées. Une imposante silhouette dénudée prête à affronter le froid et les grands vents. En dormance hivernale, le figuier est très frugal. Il peut paraître altier à qui le méconnaît, il ne l’est point. Sobrement, Il impose le respect, conserve, comme le vieil homme, l’essentiel, un squelette décharné, des nœuds stigmates des ans et de la rudesse de la vie. De rares oiseaux de passage se perchent fugacement sur ses tentacules. Il voisine avec l’olivier en fête, tout feuillu, porteur de fruits déjà noirs.
Je le revois l’été. Le figuier parade avec l’assurance et l’exubérance du jeune homme. On ne voit que lui, magnifié d’un feuillage vert cru. Sa frondaison inextricable étouffe le lilas. Mille figues violacées enchantent le jardin océanique d’une note ensoleillée et exotique. Frelons, guêpes, merles festoyent dans le feuillage. Bruissements. Le figuier, fidèle à Athéna, aime être dépouillé. Nous goûtons ses dessous ombragés. Quand le soleil est au plus haut, les petites écoutent, émerveillées, des contes, sous sa ramure vernissée. A l’aube, les pieds dans la rosée, je le salue et cueille avec la volupté d’une pécheresse, les fruits mûrs.
Ainsi va le cycle du figuier.
Fanny Celsiana